Placés en haut de la page, mis en valeur par leur taille
ou leur couleur, les titres sont en moyenne cinq fois plus lus que
le contenu - de nombreuses études d'"eye-tracking" l'ont
démontré. Ils doivent donc remplir parfaitement leurs
trois fonctions essentielles : accrocher, informer et
inciter.
Il est impératif d'employer des termes informatifs et
riches de sens dès la rédaction du titre. Ceux-ci
permettront à l'internaute de comprendre
immédiatement les principaux messages de la page. Autre
avantage : un référencement naturel optimisé.
En effet, placés dans des balises spécifiques, les
titres sont plus facilement indexés par les moteurs de
recherche.
Mais l'effort ne doit pas porter uniquement sur le titre
principal. La rédaction des intertitres, qui rythment la
page et offrent à l'internaute un niveau d'information
intermédiaire, doit être tout aussi
soignée.
1. Accrocher l'œil
La lecture sur écran s'effectue rapidement et en
diagonale. On dit que les internautes "scannent" les pages, pour
repérer d'emblée une information. Afin de retenir
l'attention du lecteur, on veillera donc à employer des
termes "accrocheurs".
1.1. Faire court, simple et précis
Pour capter l'attention du lecteur, et la conserver, celui-ci
doit immédiatement comprendre l'information transmise.
- Les titres doivent rester courts : 10 mots maximum,
l'idéal se situant entre 5 et 7 mots.
- Les mots concis sont également privilégiés
: pas plus de 3 syllabes. Entre deux mots de même
signification, on choisit bien sûr le plus court.
- Le vocabulaire employé est simple et adapté
à la cible.
- Le Ministère de l'écologie prend l'internaute
pour un spécialiste de l'environnement
-
Loupe pour zoomer sur l'image
-
Ce titre se révèle complexe dans sa construction
et dans le choix des mots. Il est beaucoup trop long (19 mots) et
les termes employés sont trop techniques. Il conviendrait de
simplifier le vocabulaire utilisé dans le titre, quitte
à employer le "jargon" ministériel dans le chapeau,
si nécessaire.
Vu sur le site Ministère de l'écologie (Mars
2009).
1.2. Proposer des accroches positives et affirmatives
L'affirmation et la forme active représentent le moyen
idéal d'aller à l'essentiel et de rédiger des
titres dynamiques.
- Passeportsanté.net tente la négation : mauvaise
pioche
-
Loupe pour zoomer sur l'image
-
Bien que relativement accrocheur, le titre de cet article, dont
l'objectif est de rassurer le lecteur, risque de produire l'effet
inverse. La tournure négative crée une distance avec
l'internaute : il vaut mieux recourir à une formulation
positive. Par exemple : Le cholestérol innocenté dans
les risques d'infarctus.
Vu sur le site Passeportsanté.net (Janvier 2008).
1.3. Respecter la "loi de proximité"
Comme l'atteste le célèbre publicitaire David
Ogilvy, le rôle du titre est d'éveiller
l'intérêt personnel du lecteur. Il doit ainsi se
révéler proche de l'internaute, lui parler,
l'interpeller.
Plus le lecteur se sent concerné, plus il a envie de
lire. Pour capter son attention, il est essentiel de
connaître ses attentes, son contexte et d'employer des mots
faisant partie de son univers quotidien. L'objectif : le rassurer
en lui proposant un contenu ad hoc. Le petit plus :
présenter des exemples concrets.
Informer par l'exemple
A faire |
A éviter |
Rose, violet, mauve : les couleurs tendances de cet hiver |
Nouvelles tendances de couleurs pour cet hiver |
On remarque que le second
titre ne propose aucun exemple de couleur. Il manque de
précision et ne fournit pas l'information essentielle.
Certes, l'internaute comprend que la mode va changer. Mais dans
quelle direction ?
|
2. Informer l'internaute
Sur internet, le lecteur lit vite et a besoin de connaître
immédiatement la teneur des contenus qu'il choisit de
parcourir. De plus, en passant par les moteurs de recherche, il
peut très bien arriver sur un titre en dehors de son
contexte. D'où la nécessité de rester concret
et précis.
2.1 Fournir une information concrète
Le titre informatif a pour vocation de renseigner le lecteur, de
la façon la plus claire et la plus simple possible.
Il se doit de répondre, au moins en partie, aux questions
de référence "qui" et "quoi". Soit : de qui et/ou de
quoi parle-t-on ? Quel message clé souhaite-t-on faire
passer ?
Le choix de ses mots doit condenser l'information principale
contenue dans le texte. A la première lecture, l'internaute
doit connaître la teneur du contenu.
- Nestlé joue la carte de la simplicité
-
Loupe pour zoomer sur l'image
-
Cette actualité postée sur le site du groupe
Nestlé propose un titre simple et efficace. Informatif, il
répond aux questions qui (Nestlé), quoi
(création d'une fondation d'entreprise) et où (en
France). L'essentiel y est donc concentré.
Vu sur le site Nestle.fr (Mars
2009).
2.2 Employer des termes riches de sens
Le choix des mots se révèle capital, à la
fois pour la bonne compréhension du sujet de l'article, et
pour un référencement naturel optimisé.
Il est essentiel d'enrichir le champ lexical utilisé, en
employant des termes précis et/ou des expressions
imagées. Pour cela, on recherchera des équivalents
sémantiques précis (EMS), c'est-à-dire des
mots ayant la même signification, mais précisant
l'information.
Aller droit au but
A faire |
A éviter |
Repasser |
Faire le repassage |
Relire |
Lire une seconde fois |
Les expressions
imprécises se révèlent aussi plus longues. Une
autre bonne raison de leur préférer des mots
précis... et plus courts!
|
3. Inciter à la lecture
Souvent utilisé en presse écrite, le titre
incitatif apporte une touche d'originalité et de
créativité que ne possède pas le titre
informatif. Il vise à produire un effet de surprise et
à faire réagir le lecteur.
Sur le web, il permet d'inciter l'internaute à parcourir
un texte, en éveillant sa curiosité. Toutefois, la
balance d'un bon titre penche toujours du côté de
l'information.
3.1 Jouer avec les mots
Si la cible s'y prête, un titre peut créer une
complicité en s'appuyant sur un jeu de mots ou sur le
détournement d'une locution bien connue. Mais ce
procédé reste à manier avec précaution
: un titre doit toujours rester compréhensible, même
hors de son contexte. Et côté
référencement, les moteurs de recherche sont
imperméables au second degré !
- La Fédération Française de Football manque
de précision
-
Loupe pour zoomer sur l'image
-
Le site de la FFF propose ici un titre 100 % incitatif. Le
résultat : une information imprécise qui
heureusement, est rattrapée par le visuel. L'idéal
aurait été d'ajouter une dimension informative, par
exemple : Les Bleus : un rayon de soleil pour Valentin et
Mathieu.
Vu sur le site Fédération Française de
Football (Mars 2009).
- Déco In détourne à bon escient une
expression de son usage courant
-
Loupe pour zoomer sur l'image
-
"Chauffer à blanc" s'utilise en général
pour l'expression "mettre de l'ambiance". Ce portail
dédié à la décoration l'emploie de
façon détournée afin de mettre en avant la
tendance à la simplicité dans les intérieurs.
Un jeu de mots qui fonctionne plutôt bien.
Vu sur le site Deco'In (Mars 2009).
3.2 Atteindre l'idéal éditorial
Sur le web, le titre informatif sera toujours
préféré au titre incitatif. En ligne, la
clarté doit prévaloir sur la complicité.
Néanmoins, pour une efficacité maximale, on gagnera
à mixer les deux.
On pourra par exemple ponctuer le titre à l'aide de deux
points. Ils permettent de raccourcir le titre tout en offrant 2
niveaux de lecture. Attention toutefois à ne pas lasser le
lecteur en systématisant leur emploi.
Concevoir un titre mixte
|
Titre informatif |
Titre incitatif |
Et pourquoi pas les 2 ? |
Caractéristiques |
Neutralité, clarté, précision |
Complicité, humour, jeux de mots |
Subtil mélange |
Exemples |
Sony annonce le lancement de la PSP Pink |
Sony voit désormais la vie en rose |
Lancement de la PSP Pink : Sony voit la vie en rose |
Le titre mixte est plus
accrocheur, sans déperdition d'information. |
4. Eviter les erreurs courantes
Même un rédacteur chevronné peut se tromper.
Afin de conserver l'attention du lecteur, connaître les
maladresses usuelles... permet de s'en débarrasser !
4.1 Multiplier l'emploi du point d'exclamation
Le point d'exclamation exprime la surprise, la joie, la crainte,
l'émerveillement, la colère, l'ordre... Il
possède une valeur affective plus forte que les autres
signes de ponctuation, et son emploi est souvent facultatif : il
dépend avant tout de la volonté de l'auteur.
S'il se retrouve employé trop souvent, son usage est
détourné et l'information à faire passer peut
dévier.
Trop d'exclamation tue l'exclamation
A faire |
A éviter |
155 recettes pour mincir et rester mince ! |
Plus de 150 recettes ! A vous la minceur ! |
Le double emploi du point
d'exclamation lui retire sa dimension incitative. Le titre devient
trop publicitaire et perd de sa
crédibilité. |
4.2 Communiquer une information anecdotique
Afin de guider le lecteur, le titre doit comporter les
informations essentielles contenues dans l'article.
Proposer une indication secondaire dès le titre induit le
lecteur en erreur et le détourne de sa lecture. Par exemple,
citer une seule variété de fleurs dans le titre d'un
article dédié aux plantations de printemps met
l'internaute sur une fausse piste.
4.3 Utiliser du jargon
Il est essentiel que l'internaute comprenne ce qu'il lit au
premier coup d'œil. On emploiera donc autant que possible des
mots utilisés dans le langage courant.
Toujours viser la simplicité
A faire |
A éviter |
Un livre du même nom |
Un livre homonyme |
La plupart des internautes
retiendront la première expression, plus simple et plus
compréhensible au premier coup d'œil. Alors, pourquoi
faire compliqué quand on peut faire simple ? |
4.4 Employer des néologismes
Pas question d'inventer de nouveaux mots lorsque des termes
existent déjà pour décrire l'information que
l'on veut faire passer. Là encore, la simplicité
reste de mise.
4.5 Utiliser des sigles
Certains titres, notamment sur des sites institutionnels,
peuvent faire appel à des abréviations ou à
des acronymes.
Si quelques sigles sont bien connus du grand public (SNCF,
CAF...), la plupart restent nimbés de mystère... On
veillera donc à les rédiger en toutes lettres, quel
que soit le contexte.
- L'internaute doit décrypter les sigles sur
Vie-publique.fr
-
Loupe pour zoomer sur l'image
-
DGCCRF : un sigle long et difficile à déchiffrer
pour un néophyte. Il permet de rédiger un titre plus
court qu'en utilisant "Direction Générale de la
Concurrence, de la Consommation et de la Répression des
Fraudes", mais au détriment de la précision et de la
compréhension. On pourrait lui préférer : La
Répression des Fraudes analyse les plaintes de
consommateurs.
Vu sur le site Vie-publique.fr (Mars 2009).
En appliquant l'ensemble de ces techniques, le rédacteur
peut être certain de toucher sa cible. Reste une
dernière question : quand rédiger ce fameux titre
à la fois informatif et accrocheur ? Chaque rédacteur
possède sa méthode. Il est toutefois conseillé
de s'atteler à cette tâche une fois l'article
terminé : c'est à ce moment précis que les
principaux messages seront les plus reconnaissables.