Niveaux de lecture : 7 clés pour multiplier les points d’entrée d’un texte web

Titres et intertitres, encadrés et zone de seconde lecture, visuels et légendes, gras et listes à puces… Il existe maintes possibilités pour jouer sur les niveaux de lecture, optimiser la lisibilité d’un texte et surtout coller au mode "navigationnel" de la lecture sur le web. Le tout, dans la forme, comme dans le fond.

Lorsqu'il conçoit un texte pour le Web, le rédacteur doit maîtriser les caractéristiques de la lecture en ligne. Parmi les difficultés qui l'attendent et les réponses qu'il doit y apporter, deux sont particulièrement structurantes :

  • Comment réellement véhiculer un message lorsque l'on sait que le contenu a peu de chance d'être lu dans son intégralité ?
  • Quelles informations valoriser pour être certain de toucher toutes les audiences, aux attentes parfois très divergentes ?

On peut répondre à ce double enjeu simplement. Il suffit de remiser la linéarité au placard et de lui préférer l'utilisation de différents niveaux de lecture. Ceux-ci permettent d'optimiser la lisibilité du texte. Le tout, dans les deux acceptions du terme :

  • Sur la forme : c'est un fait établi, trois internautes sur quatre ne lisent pas les textes en intégralité, ils les survolent et les parcourent en diagonale ; autant donc s'adapter à leurs exigences en facilitant la lecture "zapping"
  • Sur le fond : les niveaux de lecture rendent le message plus facile à appréhender

1. Capitaliser sur les titres

Les titres sont en moyenne cinq fois plus lus que les textes. Leur présence s'impose donc, tant pour offrir un premier niveau de lecture que pour structurer la page. Associés aux balises HTML <h1>, ils sont vus en premier par les utilisateurs, mais également par les moteurs de recherche.

Un rédacteur gagne aussi à bâtir son texte autour d'intertitres, qui jouent le rôle d'accélérateurs de lecture. Correspondants aux balises <h2> voire <h3>, ils ont également une fonction structurante.

2. Rédiger un chapô synthétique

L'internaute ne s'attarde pas sur les pages web : il y passe de 30 secondes à 1 minute en moyenne. Autant donc vite lui transmettre l'essentiel du message.

Lu intégralement par la quasi-totalité des internautes, le chapô se révèle indispensable lorsque l'on rédige des articles de fond sur le web. En 400 signes environ, il résume le propos d'ensemble. Ainsi, l'internaute qui stoppe sa lecture après l'avoir lu dispose au moins d'une vision synthétique du message.

3. Alléger les paragraphes

On le sait bien : la lecture sur écran est particulièrement éprouvante. Hors de question donc de fournir un texte constitué d'un seul bloc, au risque d'assommer l'internaute.
Plus les paragraphes sont courts, plus ils reçoivent de fixations visuelles. Il est donc primordial de ne développer qu'une seule idée par paragraphe. Ceci afin que chacun soit autonome, assimilable en tant que tel.

Au sein de chaque paragraphe, on peut encore faire respirer le contenu en misant sur des listes à puces et/ou numérotées. Leur forme aérée attire spontanément le regard. Bien sûr, une liste à puces doit juxtaposer des informations de même nature et de forme grammaticale identique. Et veiller à ne pas dépasser une dizaine d'éléments, pour tenir compte des limites cognitives du lecteur.

4. Penser aux caractères gras

Dans le corps de l'article, on peut ensuite valoriser les informations-clés par des effets typographiques. En la matière, l'usage du gras se révèle le plus efficace : il n'agresse pas l'œil. Contrairement à l'italique, peu lisible, et au souligné, réservé aux liens, il assoit la lisibilité.

Mieux, si le mot en gras interpelle l'internaute, il oriente ensuite son regard vers les informations qui le précédent.

En plus, le gras est reconnu par les algorithmes de Google, qui accordent plus d'importance aux mots mis ainsi en valeur.

Voyages-SNCF valorise les mots-clés, pour les moteurs et les utilisateurs
Loupe pour zoomer sur l'imagePage du e-magazine de Voyages SNCF consacrée à Marseille

Même s'il parcourt cette page en diagonale, l'internaute voit son œil attiré par les mots-clés. S'il veut en savoir plus sur la Cannebière, il peut repérer tout de suite le terme et lire ensuite le texte autour. Le terme Cannebière, qui peut faire l'objet de requêtes dans les moteurs de recherche, sera par ailleurs pondéré dans les résultats de ceux-ci.

5. Illustrer le propos avec des visuels informatifs

Autre niveau de lecture incontournable : les images. Sur le Web, leur fonction n'est pas seulement illustrative. Les visuels constituent aussi un point d'ancrage pour l'œil, sur lequel il "rebondit" avant de s'orienter vers le texte.

On a tout intérêt à accompagner l'image d'une légende. Elle offre encore un niveau de lecture supplémentaire. Elle peut répéter un point détaillé dans le corps du texte : sur le Web, on ne proscrit pas la redondance. L'essentiel étant de transmettre les messages, coûte que coûte.

Bois.com se sert des légéndes pour véhiculer un message
Loupe pour zoomer sur l'imagePage du site Bois.com dédiée au montage de tiroirs sur un grand caisson

L'essentiel du propos de cet article est véhiculé à travers les 2 légendes des visuels. La redondance avec le texte du dessus n'est pas fortuite. Au contraire, elle permet de transmettre les 2 conseils essentiels à l'internaute, quand bien même il ne serait attiré que vers les visuels.

6. Remiser les informations complémentaires dans une zone dédiée

Au niveau de la page elle-même, il s'agit de ne pas grouper tous les messages dans la même zone. Mais plutôt, d'en mettre une en regard d'une autre. Ainsi, alors que le cœur de page a trait au propos principal, la zone de seconde lecture, propose des informations connexes. Elle gagne à se situer en colonne de droite, voire éventuellement en bas de page, pour suivre le sens de lecture.

Comme avec le cœur de page, la zone de seconde lecture peut elle-même être scindée en plusieurs blocs, offrant autant de niveaux de lecture. Pour ce faire, elle gagne à regrouper les liens et autres fichiers à télécharger par thématique.

La Française des Jeux ne joue pas avec le confort de lecture
Vue d'écran du site institutionnel de la Française des Jeux

Très bien structuré, ce contenu est construit autour d'un propos principal et d'une zone de seconde lecture. Le cœur de page est lisible, avec notamment des intertitres qui facilitent la lecture. Quant à la zone de seconde lecture, elle fédère toutes les informations connexes et les regroupe efficacement par thématique : le saviez-vous ? témoignages…

7. Multiplier les angles pour adresser chaque cible spécifiquement

Le fond gagne aussi largement à l'exploitation de plusieurs niveaux de lecture. Et pour cause : en ligne, le rédacteur adresse souvent plusieurs cibles. Plus ou moins expertes, plus ou moins concernées par un sujet : toutes n'ont pas les mêmes attentes face à un propos. Il est donc souvent impossible de les adresser avec un discours homogène.

Tandis que le cœur de page gagne à adresser la cible la moins experte, la zone de seconde lecture peut proposer de creuser le sujet, de l'illustrer par la prise de parole d'un spécialiste, ou encore d'inviter à télécharger des brochures à l'attention de ceux en quête d'informations exhaustives...

Veolia Envionnement se sert de la zone de seconde lecture pour adresser les passionnés
Loupe pour zoomer sur l'imagePage du site de Veolia en partenariat avec Roland Jourdain

La zone centrale de cette page évoque la voile et Roland Jourdain via un angle adapté à tous les publics. En complément, la zone de seconde lecture permet à chacun d'approfondir le sujet. Les passionnés peuvent notamment se rendre sur canyouseait, le site de Veolia consacré à la mer.

On peut aussi utiliser des encadrés pour détailler un point spécifique, destiné à ceux qui ont besoin d'approfondir un sujet. L'encadré peut aussi permettre d'offrir un angle plus ludique, en donnant par exemple à voir un chiffre ou une information "choc"...

Malgré les nombreux avantages qu'offre l'exploitation de plusieurs niveaux de lecture, celle-ci ne doit pas se faire de manière excessive. Au risque de générer l'effet inverse de celui escompté. Si l'œil dispose de trop de points de repères, il ne sait en effet plus où regarder en priorité... Distrait, l'internaute ne percevra finalement rien du message qu'on souhaite lui faire passer.

Réexploiter ce contenu


Navigation :

Retrouvez cette page en ligne sur : http://www.contentme.fr/